Cher Parent,
C'est très important : notre première pétition contre la carte de famille nombreuse a connu un immense succès et a largement contribué à faire reculer le gouvernement. Partie d'un groupe de 3 familles seulement dans les Yvelines jeudi 9 avril au matin, la pétition contre la suppression de la carte de famille nombreuse a rapidement fait le tour de la France, enregistrant plus de 8000 signatures en 48 heures. Si l'on ajoute à ce nombre les 6000 signatures réunies par l'UNAF, Famille de France et les Associations familiales catholiques de France (AFC), on arrive à un total de 14000 signatures en un temps record ! Cet étonnant succès traduit le puissant sentiment (bien légitime) d'injustice des parents de famille nombreuse à l'annonce de cette nouvelle offensive contre leurs droits fondamentaux.
En effet, dans une société où l'essentiel des dépenses de santé, d'assurance chômage et de pension de retraite sont mutualisées, il est évident que la contribution des parents de famille est capitale pour la survie du système et qu'elle doit être reconnue : non seulement parce qu'ils payent proportionnellement plus de TVA que les autres, puisqu'ils dépensent une plus grande partie de leur revenu en dépenses de consommation, mais surtout parce qu'ils financent l'éducation d'enfants qui, toute leur vie active, seront mis à contribution pour financer les dépenses de santé, d'assurance chômage et les retraites... des autres.
--> d'abord, les allocations familiales ont diminué, en valeur réelle de près de 80 % par rapport au début des années 70, par le fait qu'une part de plus en plus importantes du budget de la caisse d'allocations familiales (CAF) soit aujourd'hui consacrée aux familles de deux, voire de un enfant seulement, et aux frais de garde (subventions aux crèches, aux aide-maternelles, etc.), ce qui réduit d'autant la part disponible pour les familles nombreuses ;
--> ensuite, les restrictions réglementaires draconiennes sur les permis de construire (calcul du COS) ont provoqué une hausse dramatique du prix des logements. Avec un moyenne nationale qui approche aujourd'hui 3000 euros le m² dans les grandes villes, une habitation de 120 m² (3-4 chambres) coûte donc 360 000 euros (l'équivalent de 30 années de travail pour un smicard). La plupart des familles nombreuses se sont ainsi retrouvées éjectées à des kilomètres, souvent même des dizaines de kilomètres des centres-ville. Cela pose évidemment des problèmes aigus de temps de transport, et interdit généralement que les deux conjoints puissent travailler, les mères de familles étant obligées de consacrer une part considérable de leur temps à jouer les "chauffeurs de taxi" (ce qui, avec la hausse du prix des carburants, ne va pas sans accroître encore les tensions sur leurs finances) ;
--> ensuite, une législation de plus en plus dure sur les voitures (obligation de prévoir un siège avec ceinture par enfant, taxe sur les gros véhicules, taxes "écologiques" additionnelles sur le gasoil), entraîne des dépenses de transport de plus en plus importantes, qui représentent aujourd'hui le troisième poste de dépense des familles nombreuses ;
--> ensuite, depuis quatre ans environ, la forte hausse du prix de l'alimentation, qui frappe porportionnellement beaucoup plus fort les familles ;
--> enfin, et surtout, la pression fiscale liée à l'accroissement des "droits sociaux et fiscaux" créés en masse ces dernière années en faveur de tous les groupes considérés, à tort ou à raison, comme défavorisés, et qui doivent être financés par les autres citoyens : CMU (santé entièrement gratuite pour les RMIstes et de nombreux chômeurs), AME (santé gratuite complémentaire pour les personnes qui, comme les sans-papiers, ne peuvent bénéficier de la CMU), avantages fiscaux liés au PACS, droit opposable au logement, plans nationaux de rénovation des logements sociaux, désenclavement des cités, gratuité des transports en commun pour les chômeurs, etc. Toutes ces dépenses nouvelles, bien réelles, qui se chiffrent en dizaines de milliard d'euros, sont largement financées par l'emprunt, avec une dette d'Etat qui dépasse aujourd'hui les 2000 milliards d'euros (en comptant les retraites non provisionnées des fonctionnaires) et qui devra être remboursée par... nos enfants.
Comme il est politiquement très risqué de toucher aux avantages des catégories sociales syndiquées, la tentation est grande de s'en prendre aux personnes qui ne sont pas organisées pour se défendre. Si, de plus, ces personnes ne représentent aucune menace pour la paix civile, si elles ne sont pas susceptibles de descendre dans la rue pour brûler des voitures, casser des vitrines et agresser les forces de l'ordre, il est d'autant plus tentant de faire peser sur leurs épaules le fardeau des dépenses supplémentaires engagées par les "généreux" politiciens soucieux de "justice sociale".
C'est ainsi que les parents de famille nombreuse se sont retrouvées depuis trente ans, et à leur insu, en haut de la liste des catégories que le gouvernement allait pouvoir pressuriser sans péril. Mais aujourd'hui, grâce à Internet, nous pouvons nous serrer les coudes pour réagir tous ensemble :
http://www.ipetitions.com/petition/allocationsfamiliales/
Nous pouvons faire reculer le gouvernement en récoltant des dizaines de milliers de signatures. C'est pourquoi je compte sur vous pour signer votre pétition ci-jointe contre la nouvelle réduction des allocations familiales, et pour transférer ce message à tous vos amis.
Avec tous mes remerciements,
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